mercredi 6 février 2008

Jean-Luc Petit derrière l’objectif

BBlack a rencontré Jean-Luc Petit pour vous, photographe depuis près de 18 ans, entre deux verres. Il arrive souriant, détendu, avec cette légèreté propre aux artistes. Toujours très agréable de parler avec un bel homme…

Bblack : Comment en es-tu arrivé à la photo et quel a été ton parcours depuis ?

Jean-Luc Petit : Jusqu’à tard, je ne savais pas ce que je voulais faire. C’était comme tous les jeunes, selon l’inspiration du moment. L’une des choses qui m’ait poursuivit, c’était que j’étais un passionné de sport, notamment de rugby. Et mes parents m’emmenaient au cinéma, et là aussi, les images me faisaient rêver et voyager. Vers 11-12 ans, je tenais des cahiers avec les résultats des matchs de rugby et j’y collais des images. Puis en grandissant, je suis devenu journaliste sportif mais je préférais déjà la photo à l’écriture. Du coup, je me suis fais viré car je n’en faisais qu’à ma tête (rires), mais ça c’est une constante ! (rires).
Alors j’ai fais ce que j’avais vraiment envie de faire. Mon premier reportage s’est déroulé en Afrique, l’aventure me tentait. Et du coup, c’est comme ça que j’ai obtenu mon premier contrat avec une grosse agence, Citapresse. Un an après, une autre grosse agence, Gama, a créé un département sport / aventure. Du coup, je les ait rejoins pour constituer une équipe de journalistes où on était cinq. Ca a été 6 ans très mouvementés ! (sourires)

BB : Tu as travaillé et tu travailles encore pour de grands magazines. Lesquels ?

JLP : Le Figaro, Point de Vue, Paris Match, VSD, beaucoup de journaux spécialisés dans le sport, dans l’international … Je suis toujours en accord avec Gama, et avec mon agent, en fait, on monte nos dossiers, on le vend et puis c’est diffusé en national et à l’international. Mais je travaille aussi pour de plus petites boîtes ou pour des bouquins. De toute façon, quand j fais un sujet, c’est pas pour l’argent, c’est parce que j’aime le contact avec les gens.

BB : Et tu travailles sur quel type d’appareil ?

JLP : Pour le numérique, c’est Canon. Ils sont un peu plus en avance que Nikon, par exemple, même si c’est presque équivalent. Pour l’argentique, j’ai gardé mes vieux boîtiers Laika.

BB : Quels sont tes meilleurs souvenirs et ta meilleure photo ?

JLP : Difficile de choisir. De plus, j’aime faire les photos mais pas les voir, ça m’ennuie presque. Je peux mettre 2 mois pour en choisir une ! Je n’aime pas non plus les expos sauf si elles ont un intérêt particulier comme un cadre ou un format spécial…J’ai fais aussi beaucoup de photos « anecdotiques » mais ce n’est pas ça qui me touche. J’aime l’esthétisme, les choses belles à photographier. Mais quand je dis « belle », je veux dire un sujet qui exprime quelque chose, peu importe l’âge ou l’apparence ! Il faut qu’il y ait un jeu de séduction. J’aime aussi particulièrement aller dans les pays où il se passe des choses terribles, comme la Colombie par exemple, et montrer qu’il y a aussi des choses magnifiques à voir…

BB : Et ton pire souvenir ?

JLP : Là aussi, difficile. En général, un reportage ne se passe jamais comme prévu, même si t’as tout préparé à fond ! Tout peut se produire ! Mais c’est justement ce qui donne les petits coups d’adrénaline. Et puis, quand je pars, j’ai ma « check-list » en tête et je vis que pour ça quand je suis dedans. Cela dit, je ne suis pas inconscient non plus quand je vais dans un pays dangereux car sinon, tu peux y rester. Et puis, il vaut mieux partir à deux, c’est plus agréable ; en cas de soucis, tu as aussi quelqu’un sur qui compter. Une fois, pendant que j’étais en reportage au Komodo (j’étais jeune et je faisais pas forcément attention), j’ai été pris d’une crise de palu cérébral, et j’ai bien failli mourir ! Il m’a fallu presque 2 mois pour m’en remettre.
Ca me rappelle la Colombie et ses quartiers difficiles, ou encore lorsque je devais accompagner avec mon éditeur Ingrid Betancourt le jour où elle sait fait enlevée.Nous avons eu un bon instinct ce jour-là !

BB : Comment fais-tu pour rester en contact avec ta famille quand tu pars ?

JLP : Ca a bien changé ! Avant, c’était un coup de fil quand on pouvait, comme en Afrique où c’était toutes les trois semaines. Et puis, ça coûtait cher. Mais on avait plus l’impression d’être un grand voyageur car on restait dans son voyage sans vraiment pouvoir en sortir. Tu avais plus l’impression de faire quelque chose de particulier. Maintenant, c’est comme si tu étais chez toi ! (rires) Avec le portable, on peut te joindre pratiquement partout. Ca enlève un peu la magie, t’as plus rien à raconter à ton retour ! (rires)

BB : Comment te voient tes deux filles ?

JPL : Je ne sais pas ! Petites, elles adoraient regarder mes photos et être dans le studio. Maintenant qu’elles ont 12 et 15 ans, je crois qu’elles commencent à se rendre plus compte de ce que je fais. Mais ça ne les impressionne pas ! (rires)

BB : Des projets ?

JPL : Je dois partir pour un reportage au Portugal, après on verra bien…

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