dimanche 20 décembre 2009

Le retour de la cigarette dans les lieux publics

Le 1er février 2010 marquera le 3ème anniversaire de l'application en France de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, étendue 11 mois plus tard aux cafés, bars, restaurants et discothèques. Mais les empiétements sur la loi se font de plus en plus nombreux au détriment des non-fumeurs.


Des terrasses bâchées aux bars à chicha, les détournements de l'interdiction de fumer dans les lieux publics seraient de plus en plus nombreux, selon un bilan publié par l'association Droits des non-fumeurs (DNF). Elle dénonce des dérives et contournements «nombreux et organisés».

«On avait réussi à faire en sorte que le non-fumeur devienne la norme, mais on est en train de remettre le tabagisme au goût du jour», estime le président de DNF, Gérard Audureau.

Dans la ligne de mire de l'association, les terrasses des cafés-restaurants, dont les propriétaires considèrent qu'elles sont des espaces fumeurs. Pourtant, l'interdiction s'applique dès lors que l'espace est fermé ou bâché. Mais elle reste toute théorique, regrette DNF, qui assure que le nombre de terrasses est passé de 30 000 en 2007 à 45 000 cette année et que l'écrasante majorité ne répond pas aux normes. DNF estime notamment «impératif que les autorités réagissent afin de mettre fin à la problématique des terrasses bâchées».

«Les terrasses sont le côté visible, mais le vrai problème est beaucoup plus profond», déclare M. Audureau, qui évoque «une attaque directe de l'industrie du tabac».



DNF dénonce également l'activité des bars à chicha, qui «continuent à offrir à leurs consommateurs du tabac parfumé, en totale contradiction avec l'interdiction de fumer». Sans courir de gros risques, estime l'association, qui pointe «un manque cruel de sanctions laissant s'installer une dérive qui en entraînera petit à petit beaucoup d'autres». DNF aurait ainsi enregistré ces derniers mois «une recrudescence des questions autour du tabagisme passif au travail. On était descendu à 9 % de salariés gênés (...), on arrive aujourd'hui à 21 % en moyenne.»

L'association estime «fondamental que les agents de police judiciaire (police, gendarmerie), qui représentent plus de 90% des agents habilités à sanctionner, reçoivent des instructions précises sur leur rôle» et que les infractions à l'interdiction de fumer «soient répertoriées statistiquement».




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